La recherche par l’art
SACRe-PSL (Sciences, Arts, Création, Recherche) est une formation doctorale innovante de l’Université PSL, destinée aussi bien aux artistes et créatrices/créateurs qu’aux scientifiques. Créée en 2012, la formation résulte de la coopération de six institutions : les cinq écoles nationales supérieures de création, sous la tutelle du ministère chargé de la culture, que sont le Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique (CNSAD-PSL), le Conservatoire national supérieur de Musique et de Danse de Paris (CNSMDP), l’École nationale supérieure des arts décoratifs (EnsAD), l’École nationale supérieure des Beaux-Arts (ENSBA), l’École nationale supérieure des métiers de l’image et du son (La Fémis) ; et l’École normale supérieure (ENS).
La formation doctorale SACRe-PSL est conçue comme une plateforme d’échanges, de synergies et de croisements intellectuels entre les sciences exactes, les sciences humaines et littéraires et les pratiques de création. Son objectif est de permettre l’émergence et le développement de projets créatifs et réflexifs originaux dans leurs méthodes et leurs résultats.
Cette formation doctorale se déroule sur trois ans. Elle comprend l’accompagnement des projets menés par les artistes-chercheuses et les artistes-chercheurs au sein des écoles d’art et se concrétise par la présentation régulière de maquettes par les doctorantes et doctorants. Elle comprend également une formation mutualisée SACRe-PSL qui a pour objectif d’explorer les relations création/recherche, arts/sociétés et arts/sciences.
Au terme d’une soutenance publique devant un jury, le diplôme national de doctorat est délivré par l’Université PSL.
Les 10 ans de SACRe : Festival SACRe
Le programme doctoral de recherche – création « SACRe : Sciences, Art, Création, Recherche » a fêté ses 10 ans. Du 17 au 19 novembre, l’Université PSL a donc célébré cet anniversaire à la Gaîté Lyrique, avec un « Festival pop-up ».
Rencontres, performances, prises de paroles, projections et concerts.
Ce festival a réuni une quarantaine de jeunes artistes-chercheurs en proposant une sélection de projets artistiques pluridisciplinaires brassant les arts visuels, le design, la composition musicale, la mise en scène de théâtre, le cinéma, ainsi que l’histoire et de la théorie des arts.
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Pour l’année 2024/2025, le Conservatoire compte 5 doctorantes et doctorants : Zoumana MEITE (promotion 2024), Richard Dumy ( promotion 2023) Nilüfer Gros (promotion 2021), Vivianna Chiotini (promotion 2020), Geoffrey Rouge Carrassat (promotion 2019).
Leurs sujets de thèse sont les suivants :
Laurence Ayi (promotion 2016)
« Le rituel de l’habillage comme mécanisme de transition du vêtement au costume. Dire que ce rituel est un acte de théâtre performatif duquel naît l’objet-costume, art visuel-vivant. »
Mathilde Delahaye (promotion 2017)
« Esthétique et politique du théâtre-paysage »
Valérian Guillaume (promotion 2018)
« Lire et écrire à même la scène / Enjeux dramaturgiques, esthétiques et performatifs des graphies sur les scènes contemporaines »
Geoffrey Rouge-Carrassat (promotion 2019)
« Faire du jeu théâtral et de la création d’un spectacle (répétitions et représentations) un jeu pour les acteurs » ou « Et si créer et jouer un spectacle était véritablement un jeu ? » ou « Ce que le game design peut apporter à la formation et à la création théâtrales »
Vivianna Chiotini (promotion 2020)
« Dramatisation des relations entre le corps et l’espace : le triptyque dans la performance interdisciplinaire »
Nilüfer Gros (promotion 2021)
« La présence féminine sur la scène : de la « viscéralité » de l’impulsion féministe à travers le modèle de la femme mésopotamienne. »
Richard Dumy (promotion 2023)
« « Des images dans lesquelles le futur peut être vécu » : la mise en jeu du genre comme source de nouveaux possibles d’incarnation et de nouveaux récits ».
Les docteures et docteurs SACRe du CNSAD-PSL sont Valérian Guillaume (promotion 2018), Mathilde Delahaye (promotion 2017), Sacha Todorov (promotion 2015), Marcus Borja (promotion 2014), Linda Duskova (promotion 2013) et Lena Paugam (promotion 2012).
Anne Monfort est directrice de la recherche (anne.monfort@cnsad.psl.eu) – elle est accompagnée de Laure Bachelier-Mazon, chargée de mission recherche laure.bachelier-mazon@cnsad.psl.eu .
Idil Aïnaché est responsable du suivi administratif des doctorantes et doctorants SACRe du CNSAD-PSL. (idil.ainache@cnsad.psl.eu)
Actualités et travaux d’élèves
Geoffrey Rouge-Carrassat, un artiste associé à l’Université de Strasbourg
Depuis septembre 2022 et jusqu’à juin 2024, l’Université de Strasbourg s’ est associée à l’auteur, metteur en scène et acteur Geoffrey Rouge-Carrassat, en lui proposant d’ » habiter l’université » et de replacer le geste artistique au cœur de l’action culturelle universitaire.
« Le premier mot – le seul – que j’ai écrit sans hésitation en très gros, en traits gras, au centre de la page blanche qui faisait office de brainstorming : PRÉSENCE. Une évidence peut-être mais une évidence fragile : l’artiste associé est une personne présente. Une personne que l’on retrouve, que l’on associe au lieu, que l’on voit sur scène comme dans le hall du théâtre, que l’on croise dans la rue, à la mairie, dans son école, et que l’on a alors toutes les raisons de considérer comme un voisin, une personne qui trouble cette limite sacrée du quatrième mur, que l’on peut approcher plus près et plus longtemps que ce que le moment des saluts nous accorde comme une faveur, rendant le théâtre soudainement si facile, soudainement si possible ; mais donc, qui accepte de descendre du piédestal où la fascination – que cultive son mystère, son absence, son indifférence – la hisse souvent. Une personne qui profite de l’occasion qu’on lui donne – oui une personne qui profite des moyens, du temps – oui l’occasion et les moyens de prendre le temps – de penser ce qui pourrait se passer sur scène en fonction de qui se trouve dans la salle et de qui n’y est pas. Je trouve cela juste de privilégier la présence à la reconnaissance lorsqu’il s’agît de choisir les artistes qui seront associés à un lieu. Et c’est en cela que je ne peux qu’applaudir l’initiative de soutenir l’émergence artistique (et non pas seulement parce que c’est à moi que cette opportunité sourie) mais parce que c’est un risque. C’est un risque de lui faire confiance et d’accepter son influence, d’être poreux à ce qui la pousse à monter sur scène pour prendre la parole.»
Geoffrey Rouge-Carrassat, artiste associé à l’Université de Strasbourg 2022-2024
Geoffrey Rouge-Carrassat & la recherche théâtrale
Valérian Guillaume , artiste en Résidence de création et d’action artistique au Théâtre de la Cité Internationale, de 2022 à 2025
Depuis 2022, Valérian Guillaume est en Résidence de création et d’action artistique au Théâtre de la Cité internationale ou il a créé en avril 2023 l’adaptation de son premier roman Nul si découvert, publié en 2020 aux éditions de L’Olivier. Sa pièce Richard dans les étoiles, lauréate d’Artcena et Prix des Célest’1, y est programmée du 4 au 16 décembre 2023.
Richard dans les étoiles a été créé le 27 septembre 2023 au Théâtre des Célestins (Lyon)
Valérian Guillaume a bénéficié d’une résidence d’écriture à La Chartreuse – Centre National des écritures du spectacle (novembre 2019) et a reçu le soutien de la Région Île-de-France au titre de la bourse d’écrivain.
Interview de Valérian Guillaume à propos de Richard dans les étoiles, journal la terrasse
Nilüfer Gros, doctorante 2021 fait partie du programme« Spaces of culture ».
Ce programme, en collaboration avec des partenaires de la scène culturelle turque et européenne, contribue à un programme large et diversifié d’échanges communautaires basés sur les arts dans les régions qu’il couvre.
Lundi 6 novembre 2023, une délégation de l’Institut français et de l’Institut Goethe était au CNSAD-PSL avec les lauréates du programme « Spaces of Culture ».
Parmi ces lauréates figurait Nejbir Erkol, qui a coécrit avec Nilüfer le spectacle « Enterrer la robe », présenté en juin dernier au CNSAD-PSL.
Écrit dans le cadre d’une collaboration transfrontalière en ligne, « Enterrer la robe » s’articule autour de la route du serpent noir qui relie Nusaybin, la ville natale de Nejbir Erkol, située à la frontière nord de la Syrie en Turquie, à l’université locale où Nilüfer Gros a travaillé de 2013 à 2017. Alors que Nilüfer et Nejbir racontent leurs témoignages sur la mort d’une étudiante dans un accident de la route sur le serpent noir, leur vécu commun de la région frappée par de multiples guerres révèle les fantômes féminins du génocide des Arméniens et des massacres infligés aux populations kurdes.
La route du serpent noir coupée par la frontière, jugée opportune par les puissances coloniales, révèle la situation pluriséculaire des femmes au sein de mille et un pays construits sur la même terre.
Vendredi 8 et samedi 9 novembre 2024, Vivianna CHIOTINI (promotion 2020) a présenté son dernier bilan d’étape de la thèse : « Dramatisation des relations entre le corps et l’espace : le triptyque dans la performance
interdisciplinaire ».
Un lieu pour la pensée d’un « JE »
Sujet : Dramatisation des relations entre le corps et l’espace : le triptyque dans la
performance interdisciplinaire
Problématique : Comment le triptyque, dans la performance interdisciplinaire, peut-il dramatiser les relations entre le corps et l’espace ?
Présentation :
L’objectif principal de cette recherche est d’explorer le format du triptyque
–développé et utilisé essentiellement dans le domaine des Beaux-Arts – et d’expérimenter sa structure dans la forme performative et théâtrale. Je cherche à penser, sculpter et dramatiser les variables entre trois espaces scéniques, comme trois parties d’une seule scène. Je vise à donner une forme vivante à la
« sensation comme vibration » et au « mouvement des mouvements » que Gilles Deleuze distingue sur les panneaux des triptyques de Francis Bacon. Qu’est-ce que le format du triptyque modifie-t-il dans le processus créatif et, notamment, dans la mobilisation des corps au sein de celui-ci ? De quel type d’outils les interprètes peuvent-ils se saisir, s’ils travaillent en sachant qu’ils appartiennent à un tout, pour que chacun d’entre eux dépende des autres tout en étant isolé ? Quels procédés narratifs surgissent de ce format ? Qu’est-ce que la performance en triptyque – avec ses relations et ses rythmes, ses répétitions, ses divisions et ses réunions – provoque esthétiquement et intellectuellement chez les
spectateurs et les spectatrices ? Mais aussi, quelle compréhension des relations spatiales et humaines peut émerger de ce dispositif ?