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LES BAS-FONDS

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Maxime Gorki

« J’ai récemment relu les Bas-fonds de Maxime Gorki, après avoir vu au cinéma l’adaptation qu’en a fait Kurosawa, et je me suis alors intéressé à sa biographie, à la vie cabossée de ce jeune homme du peuple, autodidacte, qui n’avait fréquenté l’école que trois ans, avant de devoir partir, tout môme, « gagner son pain », à ce « vagabond de la pensée » qui allait traverser, quelques années plus tard, la Russie de part en part, fréquentant les voleurs des ports de la Mer Noire, les Tsiganes de la steppe, les tricheurs, les marginaux, et pressentant en eux, dans ce chaos de misère et de richesse humaine, de fatalisme et d’aspirations à la liberté, le ferment de la révolution si proche.
Je me suis attaché à cette « intelligentsia de la rue » misérable et fière, dont Gorki écrit en 1902, les lâchetés, l’inertie, le fatalisme, autant que la conscience inquiète, l’humour, l’esprit libertaire, la puissance de vie.
Et s’il aime ses anciens compagnons de misère, ces « bossiaks », ces déclassés, en qui il voit davantage l’homme libre que le va-nu-pieds, Gorki n’en fait pas pour autant des héros, des exemples, pas plus qu’il ne convoque chez le spectateur le moindre apitoiement. Ni angélisme, ni misérabilisme, mais un regard aigu sur la misère sociale et une lucidité sans complaisance sur ces hommes tombés.
De même que, s’il prête à Louka, le voyageur de passage, des vertus humanistes propres à ébranler le regard que ces déchus de la vie portent sur eux-mêmes, à les remettre debout, en mouvement, à leur redonner un nom, Gorki n’est pas dupe non plus des limites de ce discours, voire même de ses ambiguïtés.
Mieux vaut alors laisser Satine, le libertaire, lever son verre à l’homme « Quel mot magnifique ! comme cela sonne fier ! il faut respecter l’homme ! pas le plaindre, pas l’humilier par la pitié, mais le respecter ! Buvons à l’homme, Baron, il est bon… de se sentir un homme ! ».
Un siècle plus tard, à voir la misère gagner du terrain, cet « hymne à l’humain » résonne haut et fort. Nous avons voulu, Arlette Namiand et moi, en partager les accents avec les jeunes acteurs du Conservatoire. »

Jean-Paul Wenzel

Texte français : R. Doboujinski et S. Pitoëff
Mise en scène : Jean-Paul Wenzel
Dramaturgie et collaboration artistique : Arlette Namiand
Scénographie : Lisa Navarro et Léa Philippon (élèves de l’Ensad)
Composition de la musique : Guillaume Sévérac-Schmitz (guitare), Stéphane Varupenne (trombone)
Régie générale et lumières : Dominique Nocereau
Régie plateau : Frédéric plou
Costumes : Virginie Legars
Electriciens : Omar Khalfoun, Marc Martinez, Julien Ullman
Construction décors : Ouahrani Makhlouf
Direction technique : Vincent Detraz

Avec
• Saury Sall Mikhaïl Kostylev (tenancier d’un asile de nuit) et Le Tatar (débardeur)
• Aurélie Toucas Vassilissa Karpovna (sa femme)
• Lily Bloom Natacha (soeur cadette de cette dernière)
• Guillaume Séverac-Schmitz Abram Medvedev (leur oncle, policier)
• Stéphane Varupenne Vassili Pepel
• Tewfik Jallab Andréï Mitritch Klestch (serrurier)
• Agathe Le Bourdonnec Anna (sa femme) et Sachkina
• Hande Kodja Nastia (une fille)
• Jenny Mutela Kvachnia (marchande de beignets)
• Lahcen Razzougui Boubnov (casquettier)
• Benjamin Jungers Satine
• Gabriel Dufay L’acteur
• Oisin Stack Le Baron
• Jean-Christophe Folly Louka (le voyageur)

Vidéo

ThèmeAtelier de 3e année
Mise en scènedirigé par Jean-Paul Wenzel
Date29/11/2006
HorairesMercredi 29 novembre 2006, 19h30
Jeudi 30 novembre 2006, 19h30
Vendredi 1er décembre 2006, 19h30
Samedi 2 décembre 2006,19h30
LieuSalle Louis Jouvet