traduction
André Markowicz
adaptation
Romain Bigé
et Linda Dušková
avec
Antonin Fadinard
Mathieu Huot
et la voix de Fernanda Barth
Le
philosophe tchèque Miroslav Petricek décrit l’image comme « une façon
dont on imagine le monde : ce que l’on appelle réalité, ce que l’on voit
lorsque l’on ouvre les yeux ». Il n’y a pas d’un côté le monde de la
perception, et de l’autre, le monde imaginaire : ces deux mondes sont le
même – et il conviendrait de dire que percevoir, c’est déjà imaginer,
ou plutôt « imager » le monde. Dans Les Masques noirs (pièce
symboliste de Leonid Andreïev, inédite en français et traduite du russe
pour l’occasion par André Markowicz), c’est à cet entrelacement des
mondes, perçu et imaginaire, auquel on assiste.
Le propos semble
clair : un aristocrate, le duc Lorenzo, convie ses amis à un bal masqué ;
d’abord enjoué, il réalise progressivement que ses invités ne sont
peut-être pas ceux qu’il attendait ; débordée par les masques, harcelée
d’images troubles, la fête dérive. Mais quelles sont ces images qui
viennent recouvrir les masques des invités qui assistent, désoeuvrés, à
l’ivresse du duc ? C’est à partir de l’idée de solitude que nous avons
voulu aborder ce texte, pour nous demander qui sont ces « autres », ces
amis imaginaires, qui peuplent nos mondes intérieurs. Ce que recherche
Lorenzo, c’est un moyen de trouver une cohérence, un lien entre les
images foisonnantes surgies du passé ou imposées sur la réalité par les
désirs et les peurs. Où trouver les appuis pour faire converger les
images ? Comment construire les repères où le réel se dessine ?
Linda Dušková et Romain Bigé
Ce travail s’inscrit dans la continuité de ma recherche en art par la création portant sur les différents rôles de l’image fixe dans la création théâtrale. Cette recherche se déploie autour de trois axes principaux : 1. employer l’image fixe comme un outil dans la direction de l’acteur, 2. dégager une forme théâtrale qui réponde à la structure et à la logique de l’image fixe, 3. introduire les images fixes en tant que partenaires actifs dans la représentation. Je m’engage à explorer ces trois points de vue par la pratique au plateau, en développant une méthodologie de travail au travers de trois principaux projets de mise en scène, constitutifs de ma thèse : Das ist die Galerie (réalisé en 2014, à partir de Paysage sous surveillance de Heiner Müller), Les Masques noirs (2014/2015, à partir de la pièce de Leonid Andreïev) et Le Jugement dernier (première étape prévue pour 2015, à partir du tableau de Jérôme Bosch).
Linda Dušková
Thème | L. Dušková, doctorante SACRe promotion 2013 |
Mise en scène | Linda Dušková |
Date | 16/12/2014 |
Horaires | mardi 16 décembre 2014, 16h00 mardi 16 décembre 2014, 20h00 mercredi 17 décembre 2014, 16h00 mercredi 17 décembre 2014, 20h00 |
Lieu | salle Jouvet |